⊹ tabula rasa
01 ▷ jean se voyait professeur d'histoire à oxford ou ailleurs mais, après l'obtention de son master en histoire médiévale de l'écosse, sa grand-mère décède et lui laisse un gîte et une maison à killin. jean décide alors de renouer avec ses racines et de saisir l'opportunité de changer de vie en s'occupant du b&b de sa grand-mère et d'apporter au village ses connaissances en devenant guide. 02 ▷ elle passe beaucoup de temps à admirer les paysages multiples que le village apporte, elle y trouve la sérénité pour bouquiner mais aussi l'inspiration pour ses essais de toiles. elle avait pris des cours de peinture à londres mais a laissé tomber par manque de temps. depuis, elle essaie de s'y remettre même si elle est loin d'être la meilleure, vraiment loin. 03 ▷ son chat, misty, est son seul compagnon dans la vie depuis bien longtemps, trop longtemps. elle ne cherche pas tellement à en trouver un autre, un homme, puisque sa vie lui convient telle qu'elle est. 04 ▷ jean adore participer aux festivités du village. elle donne un coup de main pour l'organisation d'événements culturels dès que l'occasion se présente. elle donnerait tout pour un jour avoir l'opportunité de recréer un petit village du moyen-âge pour mettre en scène l'histoire du village, du château et le folklore de la région. 05 ▷ elle fait beaucoup de cauchemars au sujet des attaques, elle se voit comme dans un film avec des créatures folkloriques aussi insensées les unes que les autres. cela prouve qu'elle se ment quand elle dit ne pas avoir peur. et peut-être même ne pas y croire ?

⊹ darkness from above
AIMEZ-VOUS VIVRE A KILLIN ? ▷ Bien sûr, sinon je ne serais pas revenue! C'est un des plus beaux villages d'Ecosse, et je ne dis pas ça uniquement parce que je viens d'ici. Certes il n'y a pas les paysages de carte postale comme les falaises en bord de mer et les plages cristallines mais Killin a de nombreux autres atouts. C'est aussi très vivant, malgré le peu d'habitants. Nous sommes tous, ou presque, attachés à notre village alors nous n'allons pas le laisser mourir de sitôt. Et puis, vous savez, on se connaît tous par ici alors c'est très agréable. Au moindre souci, tout le monde vient à votre aide. C'est comme une petite famille, tout l'inverse de la capitale où j'ai passé plusieurs années. AVEZ-VOUS PEUR DE VIVRE ICI DEPUIS LES DERNIERS ÉVÉNEMENTS ? ▷ Peur ? Je ne sais pas, mais disons que je ne serais pas tranquille à traîner seule en pleine nuit. Personne ne sait ce qui se passe vraiment, mais moi je sais que ça fait venir de beaucoup de curieux. Je n'ai jamais autant travaillé depuis mon retour! Mais bon, comme je vous l'ai dit je ne crois pas que ce soit une bonne idée de se balader seul à certains endroits et à certaines heures. Une fois que l'on sait ça, le tour est joué. Ce n'est pas non plus en paniquant et en étant parano que les choses vont s'arranger de toute façon, loin de là. CROYEZ-VOUS AUX LÉGENDES ? ▷ Vous me demandez vraiment ça ? Il y a toujours une explication, il ne faut pas croire tout ce qui est raconté. Il suffit de voir Angus qui était sûrement drogué comme à son habitude, les deux amoureux avaient trop bu et Greer et le touriste ont eu à faire avec des mauvaises blagues, c'est tout. On n'est ni au Loch Ness ni dans un village hanté. Mais bon, ça fait partie de mon boulot d'en parler alors je peux tout à faire dire que j'y crois si ça vous fait séjourner à Killin.

pseudo ▷ furiedheart prénom ▷ camille âge ▷ vingt-deux ans où avez-vous connu le forum ▷ c'est mon chat qui m'a filé l'adresse    autres ▷    avatar ▷ gemma arterton crédits ▷ lathgerthas@tumblr

chapitre un.
« Allez Rebecca, me dis pas que t'as peur ? » Bon, ok, je n'avais peut-être pas eu l'idée la plus rassurante du monde, mais ça allait être marrant non ? Tous les ans on apprenait que des jeunes ou illuminés – ou peut-être les deux – étaient entrés dans le Highgate Cemetery pour passer la nuit d'Halloween la plus effrayante. Cette année était la nôtre. J'en avais assez des soirées déguisées chez Rebecca qui finissaient en coma éthylique pour la moitié des invités, au moins. Et je connaissais déjà son film préféré par cœur... Merci mais, se taper The Grudge chaque année dans son grenier, j'en avais plus que marre. Alors j'avais proposé cette idée assez folle mais si excitante ! Le cimetière donnait froid dans la dos en journée, imaginez en pleine nuit... avec seulement quelques lampes torches pour nous déplacer pour éviter qu'on se fasse arrêter avant de passer un Halloween inoubliable.

« Jean... » Quelle débilité allait-elle me sortir cette fois ? Elle était passée sous une échelle en voyant un chat noir traversé le chemin ? Elle aurait mieux fait de rester chez elle pour regarder The Grudge pour la centième fois... « J'ai... j'ai entendu un truc là-bas... » J'aurais dû parier. Elle ne faisait que me montrer un chemin sombre où il y avait certainement eu du bruit puisqu'on était en extérieur et que, révélation, le vent pouvait faire bouger les arbustes. Je la regarderai d'un air affligé. « Bien sûr Rebecca, et moi j'ai vu Jack O'Lantern me faire coucou... » C'était la première à regarder les films d'horreur débiles mais dès qu'elle était dans un lieu flippant, elle ne pouvait pas tenir en place... Je l'avais sûrement vexée puisqu'elle partit au-devant vers les autres. Tant pis si elle n'avait aucun humour. Mais franchement, elle craignait quoi ? Les fantômes ? Stupide, ça n'existe pas. Toutes les choses qu'on nous raconte étant gamin c'est juste pour nous éviter de sortir en pleine nuit et de fréquenter les lieux étranges. C'est tout.

* * *

J'ouvris les yeux difficilement. La lumière était aveuglante. On aurait dit... on aurait dit que j'étais dans un hôpital. « Jean ? » Qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Je ne pouvais pas passer une semaine tranquille sans qu'ils viennent s'incruster à l'appart... « ça va Jean ? » Bah ouais... sauf que je n'avais pas envie de les voir, je venais de passer la soirée la plus drôle avec Rebecca qui aurait fait une crise cardiaque toutes les deux minutes. Et j'avais sûrement dû picoler un peu trop vu mon mal de crâne mais bon... « tu m'entends ? » Ouais, ouais, ouais... J’acquiesçai sans parler, sentant que j'étais trop dans les vapes pour dire un seul mot correctement. Mais qu'est-ce qu'ils faisaient là ? J'entendis des bips. Bizarre. Sûrement ma migraine... J'essayai de me relever pour me réveiller un bon coup et je sentis quelque chose dans mon bras. Merde, c'était vraiment l'hôpital...

« Mademoiselle Finlayson, nous avons quelques questions à vous poser. » Rebecca voulait se venger pour lui avoir fait vivre la soirée la plus creepy de sa vie ? A part avoir la pire gueule de bois de ma vie, je ne voyais pas tellement ce qu'il y avait à raconter à un flic qui semblait sortir de la maternelle... « Que faisiez-vous cette nuit dans le Highgate Cemetery ? » Je l'aurais renvoyé promené s'il n'avait pas été flic. Nuit entre amis + cimetière + 31 octobre = fête pour... Halloween ? Non mais c'était le jumeau de Rebecca pour être aussi stupide ou... ? « Halloween... Comme tous les autres gens qui ont des amis... » Pour insinuer qu'il n'en avait pas puisqu'il était là à me poser des questions débiles. C'était peut-être dans son protocole d'interrogatoire ou je sais pas quoi, mais c'était évident que nous n'y étions pas pour une randonnée en pleine nuit. « Et pourquoi vous me demandez ça ? » Je venais de me rendre compte que j'avais tout juste avouer un délit alors qu'il n'y avait aucune raison qu'il sache où nous étions. Nous avons passé du temps là-bas la nuit dernière mais... Nous étions sûrement rentrés après discrètement... Impossible de m'en souvenir. Certainement trop d'alcool dans la soirée. « Vous avez été trouvés dans le cimetière à l'ouverture, tous inconscients. » Pardon ? Je devais faire une tête bizarre sous le choc. Ou peut-être parce que j'étais shootée par les médocs, aucune idée en fait. Mais c'était une blague ou quoi ? Franchement, qui serait assez bête pour rester dans cet endroit glauque toute la nuit jusqu'à attendre que les flics se pointent ? Pas moi c'était clair. « Vous devez vous tromper de personne là, c'est pas possible. » Pas possible du tout. Vraiment pas possible. « Je vous assure que non Mlle, vos amis et vous avez été retrouvés ce matin dans le Highgate Cemetery. Après être entrés par effraction hier soir évidemment. » Non mais non... On était tous d'accord – sauf Rebecca – pour ne rester que quelques heures histoire de flipper un peu mais c'était tout. Toute une nuit ? Impossible. « Non, c'est pas possible je vous dis. On est sorti après... euh... Rebecca arrêtait pas de nous gonfler avec les pseudo-trucs qu'elle entendait dans le noir alors on a fini par... Ouais on est parti. Je pense. Enfin oui sûrement. Je vois pas pourquoi on serait resté. » Mon Dieu, c'était l'argumentation la plus pourrie de toute ma vie. Moi-même je ne croyais pas un mot de ce que j'avais raconté. Alors imaginez pour le flic... Enfin, pas la peine à voir sa tête. « On va en rester là pour l'instant. On vous recontactera. » Bye bye. Il devait me prendre pour une folle. Tant pis. On avait sûrement trop bu.




chapitre deux.
« Vous avez entendu la dernière ?  Y paraît que la p'tite Finlayson r'vient au pays ! » J'étais persuadée que ce genre de répliques avaient été prononcées bien plus d'une fois depuis que j'avais décidé de retourner das mon village natal et que la nouvelle s'était fait savoir. A vrai dire, ça ne me dérangeait pas tellement, j'avais agi de la sorte dans ma jeunesse à Killin. A chaque fois que quelqu'un revenait dans le village après une longue absence, c'était la même rengaine. On les accueillait chaleureusement comme s'ils revenaient en héros. C'était à se demander si les habitants n'allaient pas organiser une fête pour l'événement – si vous en valiez la peine à leurs yeux bien sûr. Mais je ne voulais pas être le centre d'attention. J'avais toujours apprécié la simplicité, j'aimais me fondre dans la masse et vivre ma petite vie tranquillement. Ce n'était plus possible à Londres. Voilà pourquoi j'étais revenue. Peut-être aussi parce que je ressentais le besoin de revenir à mes racines, de m'occuper de l'héritage de mes grands-parents. Bref, j'avais besoin d'un nouveau départ, et quoi de mieux que Killin ? Tant pis si je devais supporter les quelques jours de harcèlement à mon retour.

Premiers pas  dans le village. C'était tellement étrange de revenir ici. J'avais l'impression que cela faisait une éternité. J'aurais sûrement dû revenir plus souvent, mais vous connaissez ça. On remet toujours au lendemain, on se perd dans une routine, on finit par oublier. Et un jour on reçoit un coup de téléphone qui fait comprendre qu'on aurait dû se bouger quand on avait encore le temps. C'était ce sentiment qui m'envahissait en ce moment. J'aurais dû revenir plus souvent à Killin, ne pas oublier mes racines en me perdant dans des études sans fin. C'était ma nouvelle chance. Je pouvais essayer de me rattraper. J'allais essayer de faire honneur à la mémoire de ma grand-mère, profiter de la vie bien loin de la capitale trop folle pour moi.


chapitre trois.
Je pensais avoir rencontré tous les types de personnes à Londres, des plus coincés aux plus dérangés en passant par les plus cons, mais jamais je n'aurais imaginé tomber sur pire à Killin. D'accord il y avait des excentriques un peu partout, que ce soit dans une grande capitale ou un petit village paumé, mais ce que je venais d'apprendre battait tous les records. C'était le genre d'info qu'on pouvait entendre dans les parodies de films d'horreur... La nouvelle invraisemblable avait fait le tour du village a une vitesse impressionnante – normal dans un village d'à peine mille habitants, à la première excentricité tout le monde savait tout dans la seconde suivante – si bien que j'avais été au courant dès le petit matin à mon arrivée dans la boulangerie.

« T'as entendu la dernière Jean ? Il paraît que notre cher Angus a vu un fantôme la nuit dernière... » entendis-je à l'arrivée de ma voisine dans la boutique. Il aurait fallu être sourd et aveugle pour ne pas percevoir la moquerie qui accompagnait la grande nouvelle. C'était tellement absurde... Mais ce n'était pas vraiment étonnant d'entendre des conneries pareilles quand il s'agissait d'Angus. « Non ... vous rigolez ? » Je ne savais pas à quoi il jouait, mais c'était de plus en plus ridicule. Un fantôme ? Sérieusement ? Ok, certains endroits étaient assez flippants en pleine nuit, mais de là à inventer des débilités pareilles pour faire parler de lui, c'était n'importe quoi. On savait tous qu'il était drogué à longueur de journée, pas la peine d'en rajouter. « J'y croyais pas non plus mais il paraît qu'il a dit à des gens qu'il avait vu une dame blanche... Non mais je te jure! » Et pourquoi pas un lutin du Père No'autres.